Il y a 70 ans, Rosa Parks changeait l’histoire en disant “non”

Le 1er décembre 1955, dans la ville de Montgomery, en Alabama, une femme ordinaire posait un geste qui allait bouleverser l’Amérique. Rosa Parks, 42 ans, couturière discrète et respectée, rentrait simplement chez elle après une longue journée de travail. Assise dans la section “réservée aux Noirs” d’un bus, elle espérait seulement un moment de repos.

Mais ce jour-là, la routine a cédé la place à l’histoire.

À l’époque, la ségrégation raciale régnait encore dans une grande partie des États-Unis. Les bus étaient un symbole de cette injustice quotidienne : les Blancs s’installaient à l’avant, les Noirs étaient relégués au fond, et la moindre contestation pouvait coûter cher.

Lorsque plusieurs passagers blancs montent dans le bus, le chauffeur — connu pour son attachement strict aux règles ségrégationnistes — ordonne à Rosa Parks et à trois autres passagers noirs de se lever.

Les trois autres obéissent.

Elle, non.

Ce simple “non”, prononcé sans colère, sans violence, était en réalité un acte de courage exceptionnel. Rosa Parks expliquera plus tard :

« J’avais travaillé dur toute la journée. J’étais fatiguée. Je n’avais pas envie d’obéir. »

Son refus lui valut une arrestation immédiate et une amende d’une dizaine de dollars. Mais ce geste, posé par une femme calme, digne et déterminée, allait enflammer un mouvement national. Soutenue par un jeune pasteur alors peu connu, Martin Luther King Jr., Rosa Parks devient le visage d’une lutte plus vaste : celle de la dignité humaine, de l’égalité et du refus de l’injustice.

Son acte déclencha un boycott historique des bus de Montgomery, qui dura plus d’un an. Et en 1956, la Cour suprême des États-Unis finit par abolir la ségrégation dans les transports publics. Moins de dix ans plus tard, la ségrégation raciale prenait officiellement fin avec le Civil Rights Act de 1964.

Soixante-dix ans plus tard jour pour jour, le courage de Rosa Parks continue d’inspirer le monde entier. Son geste rappelle une vérité simple : parfois, dire “non” est la première étape pour changer l’histoire.

Roche magazine

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