Dadou Pasquet s’en va : Haïti perd l’un de ses maîtres de la guitare

Haïti vient de dire adieu à l’un de ses musiciens les plus respectés, un guitariste dont le jeu avait fini par devenir une véritable signature culturelle. André « Dadou » Pasquet s’est éteint ce dimanche 23 novembre 2025, laissant derrière lui un silence lourd pour tous ceux qui ont grandi, vécu ou simplement rêvé sur ses accords.

La nouvelle a été confirmée par sa famille, bouleversée, mais aussi déterminée à rappeler l’essentiel : Dadou était un homme discret, profondément humain, et un amoureux inconditionnel de son pays. Ils expliquent qu’il est parti entouré des siens, sereinement, comme quelqu’un qui laisse derrière lui une œuvre déjà suffisamment forte pour continuer sa route sans lui. Ses proches souhaitent que le public garde vivante cette flamme qu’il portait si haut, cette passion qu’il résumait en deux mots qu’il répétait souvent : « Jwe mizik lan ».

On savait depuis peu qu’il traversait une crise de santé sérieuse. La famille avait évoqué une situation préoccupante, sans donner de détails, mais assez pour comprendre que la scène et les projecteurs n’étaient plus à sa portée ces derniers temps.

Son histoire dans la musique remonte à bien plus loin. Né le 19 août 1953, Dadou Pasquet aura profondément changé le paysage du konpa. Après un passage remarqué au sein de Tabou Combo, il fonde en 1976 à Miami, aux côtés de son frère Claude « Tico » Pasquet, le groupe Magnum Band. C’est là qu’il met réellement sa marque : un mélange de finesse, de modernité et de fidélité absolue aux racines haïtiennes. Sa guitare n’était pas seulement un instrument, c’était une voix.

Aujourd’hui, sa famille remercie les nombreux fans qui, depuis des décennies, ont accompagné ses pas et soutenu sa carrière. Elle demande aussi un moment de répit, le temps de faire face à cette perte avant d’annoncer les arrangements funéraires.

Avec la mort de Dadou Pasquet, ce n’est pas seulement un artiste qui s’en va. C’est un maître qui disparaît, un guide, un phare de la musique haïtienne. Mais son héritage, lui, continue d’avancer, vibrant, têtu, vivant  comme s’il refusait de disparaître.

Fortune Rochenel

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