L’État de Floride vient de se doter d’une nouvelle législation qui figure parmi les plus rigoureuses du pays en matière de lutte contre le sans-abrisme. Désormais, il est interdit aux personnes sans domicile fixe de dormir dans les espaces publics tels que les trottoirs, les bancs et les parcs. Cette loi, signée récemment par le gouverneur Ron DeSantis, vise à restaurer l’ordre dans les zones urbaines et à garantir la sécurité et la qualité de vie des résidents.
Les autorités floridiennes mettent en avant la nécessité de réorienter les personnes sans-abri vers des zones de camping désignées, qui seront équipées de services de soutien pour aider à traiter des problèmes liés à la santé mentale et aux addictions. Ces zones seront mises en place lorsque les refuges existants auront atteint leur capacité maximale, et le département des Enfants et des Familles de Floride sera chargé de superviser ces initiatives.
Toutefois, cette mesure suscite une vive controverse. Pour les défenseurs des droits des sans-abri, cette loi ne fait que criminaliser davantage la pauvreté. Ils soulignent que cette approche ne traite pas les causes profondes du sans-abrisme, telles que le manque d’accès à des logements abordables et les insuffisances dans les systèmes de soins pour la santé mentale et la toxicomanie. De plus, plusieurs critiques craignent que cette législation ne donne lieu à des poursuites judiciaires, car elle pourrait être considérée comme une violation des droits fondamentaux des sans-abri.
Cette nouvelle loi reflète une tendance plus large observée dans certaines villes américaines, où des mesures similaires sont prises pour gérer la crise du sans-abrisme. Pourtant, alors que la Floride se retrouve au cœur du débat national, une question demeure : la répression de la présence des sans-abri dans les espaces publics peut-elle réellement résoudre cette crise, ou ne fait-elle qu’en dissimuler les symptômes ?
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